J'ai vu des arrivistes arriver,
J’ai vu des opportunistes briller
J’ai vu des incapables conquérir le pouvoir
J’ai vu des impuissants réécrire l’histoire.
D’apparence banale et presqu’inoffensive
Cette Armée cravatée que seul l’argent motive,
Fabrique la pensée des gens qu’elle manipule
Sans jamais s’encombrer du moindre scrupule
Dans cette guerre mesquine
Où la devise est reine et la Bourse divine
Ces soldats de la honte
Piétinent les laissés pour comptes.
La soif de réussite dessèche bien des cœurs
Insensibles rapaces aux goûts dévastateurs
Pas de pitié, pas de partage, pas de souci
L’Economie s’est payée cette chère démocratie
Pauvre population, ignorante et leurrée,
Divisée par la peur, nourrie aux préjugés.
Dupée par des Médias soumis et malléables
Volée par des escrocs, élus insoupçonnables.
Ouvrez les yeux, esclaves consentants
Vos vies ne valent rien comparées au rendement
Réveillez-vous, foules anesthésiées
Votre misère sustente bien des privilégiés.
Plus vous serez nombreux à croupir en silence
Plus les puissants du Monde nageront dans l’opulence
Plus vous accepterez toute idée formatée
Plus ils vous dépouilleront de votre liberté
Je suis peut-être, rêveur, naïf et utopiste
Mais cette Société-là me répugne et m’attriste.
Que les spéculateurs, ces mêmes arrivistes,
S’étouffent dans leur propos purement égoïstes.
Je veux voir triompher des valeurs pacifistes.
Je veux croire qu’ici-bas, la justice existe.
Je rêve de visages heureux et optimistes.
Je rêve les yeux ouverts, comme tous les Artistes.