Avec ses doigts crochus,
Elle tourne la planète,
Cherchant un coin perdu,
Peuplé de gens honnêtes.
Assoiffée de tristesse,
Désireuse de nuire,
Elle puise dans la détresse
Un immense plaisir.
Irritée par l'ennui, fatiguée par la vie,
Lassée par ses vieux jouets et ses anciens amis,
À la recherche de nouveaux outils,
Connerie, Guerre, Terrorisme, Maladie...
C'est une Dame vieille comme l'humanité,
Madame la mort s'en va faire son marché.
Elle adore s’amuser,
Abuser du hasard, titiller l’arbitraire.
Tirer les cartes, jeter les dés ...
Sans aucune raison répandre la misère.
Pas d’heure, pas de sommeil,
Surveiller les faiblesses, traquer les défaillances,
Insomniaque perverse, la bête est en éveil,
La nuit, le jour, cultivant la souffrance.
Quand la folie des uns, décime toute une race,
Quand une poignée de monstres à l'appétit vorace,
Affame tout un peuple, en toute légalité, sans même être inquiétés
De quel droit ? Au nom de quel progrès ?
C'est une Dame vieille comme l'humanité,
Madame la mort s'en va faire son marché.
Quand la productivité couche avec le profit,
Quand l'honnêteté et la compassion sombrent dans l'oubli,
Que devient l'espérance ?
En qui avoir confiance ?
Même si un peu partout, beaucoup d'hommes militent,
Même si les chercheurs trouvent et repoussent les limites,
Seront-ils assez nombreux ? Auront-ils assez de temps ?
Madame la mort peut-être tranquille, elle n'est pas prête d'avoir des cheveux blancs...
© Richard Monduc