Tel l’enfant protégé par la force de son insouciance,
Fier et souriant, Il avance sans aucune méfiance.
Les gens qu’il croise ne semblent pas comprendre ;
Depuis bien trop longtemps leur feu n’est plus que cendres.
L’avenir est riche d’innombrables promesses,
Nul nuage pour ternir l’éclatante jeunesse.
La fougue et l’impatience du naïf plein d’audace,
L’empêchent de percevoir les signes d’une menace
Mais quand le vent tournoie et soulève la poussière,
Des particules de doute entrent sous ses paupières.
Ses yeux brillent et clignotent comme un signal d’alarme.
L’heure du premier échec amènera les larmes.
Jadis sûr et confiant, bouffi de certitudes,
L’arrogance d’hier est en désuétude.
Il se croyait unique et extraordinaire,
Le voilà sans saveur, fade, et même un brin amer.
Par manque de recul sur l’enchevêtrement,
Des hasards, des rencontres et des évènements,
Il a pris pour danger ce qui était sa chance ;
Il a pris pour aubaine des fausses réjouissances.
Pourtant quand s’évapore le parfum d’innocence,
Il flotte encore dans l’air l’arôme de l’expérience.
Certes il faudra du temps et beaucoup de finesse,
Pour transformer en or les fragments de faiblesse.
Maintenant que la vie lui a ouvert les yeux,
Il sait qu’il doit marcher, prudent et courageux
Et tous les gens qu’il croise semblent impressionnés,
Par ce jeune-homme libre totalement transformé.
© Richard Monduc