

Faiseurs de beaux discours, généreux en promesses
Ces habiles démagogues, malins et plein d’adresse
Diplômés respectables, en surface sains d’esprit,
Feignent d’œuvrer pour nous et notre chère patrie.
L’empathie les encombre et les désintéresse
Le pouvoir les fascine provoquant l’allégresse
Augmenter leur fortune est un mal nécessaire
Leur délicate mission vaut bien un bon salaire.
L’ambition justifie d’innombrables bassesses
Pas question de montrer une quelconque faiblesse
Même se laisser corrompre n’est plus un vrai problème
Car c’est pour notre bien, et c’est parce qu’ils nous aiment.
Nos chers dirigeants se gavent et se repaissent
Ils sont les petites mains d’une certaine noblesse
Pour qui les seules valeurs qui méritent attention
Sont le cours des actions ou autres obligations.
Ces pantins nous gouvernent grossièrement, sans finesse
Ignorant la misère des sujets en détresse
Pour atteindre l’objectif fixé par des rapaces
Ils abusent de mesures qu’ils savent inefficaces.
Dans leur monde, la justice est à triple vitesse
La morale est vulgaire, elle nuit à la richesse ;
Quand le spectre de la crise fait frémir le pays
Ils savourent secrètement, cela les enrichit.
Pour agir tranquillement, ils ont acheté la Presse
Endormi l’opinion, enterré la sagesse
Écartant du débat tout idée non futile
Détruisant nos cerveaux apeurés et fragiles.
Rhétorique astucieuse qui divise et délaisse
Les vieux, les pauvres et l’innocente jeunesse ;
Laissant mourir lentement ceux qui ont cru en eux
Se servant de leurs voix pour mieux piller les lieux.
Alors vous qui pensez que la planète régresse.
Vous qui ne croyez plus leurs paroles enchanteresses
Pensez que l’avenir est une histoire de choix
Et que les immobiles s’en rongeront les doigts.
Pour cesser de subir cette vermine traitresse
Il faut être conscient de notre robustesse
Ils ne sont tout-puissants que grâce à notre argent
Les priver de ce bien les rendra moins fringants.
Relevons le défi, balayons la paresse
Tout effort est utile et fait que l’on progresse
Arrêtons de panser nos plaies et nos blessures
Dans une consommation qui scelle nos sépultures.
Chaque achat réfléchi est une vraie prouesse
Chaque centime bien placé est un ‘’non’’ qui les laisse
Incapables de prévoir, incapables de lire,
Cet espoir qui grandit, cette chance à saisir.
Ces politiques véreux sont de la pire espèce
Il nous faut agir vite, faire preuve d’un peu d'hardiesse.
Faisons les redescendre de leur petit nuage
Rappelons-leur que suffrage, ça rime avec courage.
© Richard Monduc
